Marxisme et Kabbale : Introduction au dévoilement des allégories parallèles, ou Le communisme comme entrée laïque du judaïsme dans le monde du non-juif

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La philosophie sert de tapisserie tissée à partir de divers fils de pensée, et au sein de ce tissage complexe, des connexions inattendues émergent souvent. Tel est le cas de la juxtaposition du marxisme, une théorie sociopolitique critiquant le capitalisme, et de la pensée kabbalistique au sein du judaïsme, une tradition mystique ésotérique. À première vue, ces idéologies peuvent sembler inconciliables, mais un examen plus approfondi révèle des parallèles allégoriques qui suggèrent un fondement conceptuel commun. Cet essai approfondit les principes fondamentaux du marxisme, en éclairant ses points clés, puis s'engage dans une exploration approfondie de ses résonances frappantes avec les idées kabbalistiques, particulièrement inspirées par les enseignements du rabbin Yehuda Ashlag. En fin de compte, nous affirmerons l’idée intrigante selon laquelle Karl Marx peut à juste titre être considéré comme un philosophe juif, ses idées fonctionnant comme une allégorie des concepts spirituels juifs traduits dans un langage socio-politique.


Je. Analyser les principaux points du marxisme :
Le marxisme, conçu par Karl Marx et Friedrich Engels, représente une théorie socio-économique et politique globale visant à critiquer le système capitaliste et à plaider pour l'établissement d'une société sans classes par le renversement de la domination bourgeoise. Les piliers fondateurs du marxisme englobent la conception matérialiste de l’histoire, la dialectique historique, la théorie de la valeur travail et l’impératif de la révolution prolétarienne. Au cœur du marxisme se trouve la conviction que l’histoire est propulsée par la lutte inhérente entre les classes socio-économiques, aboutissant inévitablement à une transition vers le communisme, où les moyens de production sont collectivement détenus.


II. Comparaison allégorique avec la pensée kabbalistique :
A. Dialectique spirituelle et dialectique historique : Plonger dans le domaine ésotérique de la pensée kabbalistique, tel qu’exposé par le rabbin Yehuda Ashlag, dévoile le concept de dialectique spirituelle. Cette notion décrit l'interaction perpétuelle des forces opposées dans le cosmos, dans le but ultime de parvenir à l'harmonie cosmique. Il est frappant de constater que la dialectique historique du marxisme reflète cette danse cosmique. Le parallèle ici suggère que les luttes matérielles de la société pourraient être le reflet terrestre de la dynamique spirituelle complexe qui sous-tend l’univers kabbalistique. Alors qu’un domaine implique des forces matérielles et l’autre des forces métaphysiques, l’essence dialectique fondamentale partagée par les deux les amène dans une résonance inattendue.

B. Libération et Rédemption : Un lien allégorique profond apparaît dans le parallèle entre l'accent mis par le marxisme sur la libération du prolétariat de l'exploitation capitaliste et les idées kabbalistiques sur le voyage de l'humanité vers la rédemption. La Kabbale décrit un récit de la chute de l'humanité d'un état supérieur et de sa quête de restauration. Ce récit s’harmonise de manière intrigante avec le récit marxiste de la lutte prolétarienne contre les structures oppressives. L’alignement de ces récits souligne l’aspiration universelle de l’humanité à se libérer des forces qui restreignent son potentiel et sa croissance.

C. Unité et conscience collective : La vision marxiste d’une société sans classes, transcendant les frontières des classes socio-économiques, trouve une résonance dans l’accent kabbalistique sur l’unité entre tous les aspects de la création. Les enseignements du rabbin Ashlag soulignent l'interconnexion de toutes les âmes, proposant une conscience collective qui transcende l'individualisme. Dans une veine parallèle, le marxisme recherche l’unité du prolétariat, envisageant une société dans laquelle les catégorisations de classe qui divisent se dissolvent. Cette confluence de visions fait allusion à un fil conducteur commun entre le domaine socio-politique et la dimension spirituelle.


III. Marx en tant que philosophe juif :
Considérer les croisements allégoriques entre le marxisme et la pensée kabbalistique, en particulier à travers le prisme des enseignements du rabbin Yehuda Ashlag, soulève une question impérieuse : Karl Marx peut-il à juste titre être considéré comme un philosophe juif ? Même si l’œuvre de Marx relève principalement du domaine de la critique socio-économique et politique, ses idées ont de profondes implications philosophiques, voire spirituelles. L'exploration allégorique des concepts de Marx en tant que traduction laïque des idées spirituelles décrites par la Kabbale du rabbin Ashlag offre une nouvelle perspective sur l'héritage intellectuel de Marx.

Il est essentiel de préciser que suggérer que la Kabbale a directement influencé Marx n’est pas l’objectif ici ; l’accent est plutôt mis sur la découverte de thèmes allégoriques partagés qui résonnent dans divers paysages idéologiques. Tout comme la Kabbale présente un récit cosmique de création, de chute et de rédemption, le marxisme dépeint un récit sociopolitique d’oppression, de résistance et de libération. Dans cette optique, les idées de Marx peuvent être interprétées comme une représentation allégorique de concepts spirituels juifs traduits sur la toile de l'existence matérielle.


Conclusion :
L'exploration des parallèles allégoriques entre le marxisme et la pensée kabbalistique, notamment à travers le prisme des enseignements du rabbin Yehuda Ashlag, dévoile un pont captivant entre les domaines de la critique sociopolitique et du mysticisme spirituel. L'accent mis par Marx sur la lutte des classes, la libération et l'unité résonne avec le voyage spirituel décrit dans les enseignements kabbalistiques. Même si l’intention de Marx n’était peut-être pas d’aligner ses théories sur le mysticisme juif, l’alignement entre le marxisme et la Kabbale souligne les profondes interconnexions que la philosophie peut dévoiler.

À la lumière de ces correspondances allégoriques, la proposition selon laquelle Karl Marx peut être considéré comme un philosophe juif gagne du terrain. Ses idées, plutôt que de simples commentaires sociopolitiques, se manifestent comme une représentation allégorique des concepts spirituels juifs transposés dans l’arène de l’expérience humaine tangible. Tout comme la philosophie elle-même cherche à découvrir des vérités inattendues sous la surface, cette exploration révèle également l'unité cachée d'idéologies apparemment disparates.

Ecrit par © Savalleh, 2023