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Dans le monde de la philosophie, des idéologies apparemment distinctes partagent souvent des résonances surprenantes sous la surface. C'est le cas lorsque nous explorons le concept de « capital » dans les œuvres et la philosophie de Karl Marx, et ses remarquables parallèles avec le concept d'« égoïsme » dans la pensée kabbalistique, particulièrement inspiré par les enseignements du rabbin Yehuda Ashlag. À première vue, ces deux idées semblent déconnectées : l’une ancrée dans la critique socio-économique, l’autre dans la spiritualité mystique. Cependant, une analyse plus approfondie révèle de profonds points communs qui suggèrent un fondement conceptuel commun. Cet essai approfondit les principes fondamentaux de la notion de « capital » de Marx et les idées du rabbin Ashlag sur « l'égoïsme » pour démontrer leur convergence inattendue et explorer les implications de cette intersection sur notre compréhension des deux idéologies. I. Comprendre le « Capital » dans les œuvres de Marx : La conception du « capital » de Karl Marx est au cœur de sa critique du capitalisme. Le capital, dans le cadre marxiste, fait principalement référence à l'accumulation de richesses et de ressources par la classe capitaliste, la bourgeoisie. Cela comprend non seulement les actifs physiques mais également les moyens de production, tels que les usines et les machines. Marx soutient que le capitalisme prospère grâce à l'exploitation du travail, où la bourgeoisie extrait la plus-value du travail du prolétariat, ce qui entraîne des inégalités et une aliénation économiques. Le capitalisme, comme le soutient Marx, est motivé par une tendance inhérente à accumuler sans relâche du capital. Cette dynamique, affirme-t-il, conduit à un fossé toujours croissant entre les riches et la classe ouvrière. C’est dans ce processus d’accumulation du capital que l’on trouve des parallèles avec la pensée kabbalistique. II. Explorer « l'égoïsme » dans la pensée kabbalistique : Dans la pensée kabbalistique, particulièrement sous l'influence du rabbin Yehuda Ashlag, « l'égoïsme » représente un concept spirituel profond. L'égoïsme, ou « yetser hara » en hébreu, fait référence au mauvais penchant ou aux désirs égoïstes inhérents à la nature humaine. Cette inclination est considérée comme la source de déconnexion du divin et la racine de toutes les actions négatives. Le rabbin Ashlag enseigne que le chemin vers la croissance spirituelle implique de transcender l’égoïsme, de rechercher l’altruisme et de rechercher l’unité avec le divin. L’égoïsme, dans ce contexte, n’est pas simplement un attribut personnel mais une force spirituelle qui sépare les individus de leur véritable moi supérieur. En surmontant l’égoïsme, on peut renouer avec le divin et atteindre l’illumination spirituelle. III. Dévoiler les parallèles : À première vue, il peut sembler que le « capital » dans le marxisme et « l’égoïsme » dans la pensée kabbalistique n’ont aucun rapport. Cependant, une analyse plus approfondie révèle de profonds parallèles : (a) Accumulation incessante : Dans le marxisme, le capital s’accumule sans relâche alors que la bourgeoisie cherche à maximiser les profits. Cette tendance constante à l’accumulation peut être considérée comme analogue à l’expansion incessante de l’égoïsme dans la pensée kabbalistique. L’égoïsme, comme le capital, manifeste un appétit perpétuel, poussant constamment les individus à réaliser leurs désirs, souvent aux dépens des autres. Le capital et l’égoïsme représentent des forces qui semblent insatiables. Cependant, le capital et l'égoïsme font tous deux partie d'un système naturel plus vaste qui aboutira à l'auto-surmontage de ces « mauvaises inclinations » et à une communion de l'humanité – « communisme » dans la pensée marxiste et « chibur » dans la Kabbale (qui signifie « connexion » ; « union »). (b) Aliénation et déconnexion : La critique du capitalisme par Marx met l’accent sur l’aliénation et la déconnexion vécues par la classe ouvrière, qui se sent étrangère aux produits de son travail – et, en outre, la classe dirigeante est déconnectée dans son processus dialectique de la classe ouvrière. De même, l’égoïsme dans la pensée kabbalistique est considéré comme une source de déconnexion du divin ; "malkhut" ("royaume" de l'égoïsme), la sefirah la plus basse de l'Arbre de Vie Kabbalistique (tout comme la classe ouvrière), est déconnectée de son travail pour gravir l'échelle des degrés spirituels, et de "keter" ("couronne" ), la sefirah la plus élevée. Cela conduit les individus à donner la priorité à leurs désirs égoïstes plutôt qu’à la croissance spirituelle, provoquant ainsi une aliénation spirituelle. Les deux idéologies reconnaissent les effets néfastes de forces incontrôlées sur le bien-être humain. (c) Transformation et libération : Marx et le rabbin Ashlag offrent tous deux des voies vers la transformation et la libération. Marx envisage un renversement révolutionnaire du capitalisme, où le prolétariat prendrait le contrôle des moyens de production, conduisant à une société sans classes. Dans la pensée kabbalistique, la libération de l’égoïsme implique un voyage spirituel vers l’altruisme et l’unité avec le divin. Les deux voies exigent que les individus affrontent et transforment la force dominante – le capital ou l’égoïsme – dans la poursuite d’une existence plus juste et spirituellement épanouissante – fonctionnant exactement de la même manière : la classe ouvrière (l’humanité/malkhut) doit aller à l’encontre de son appel à capital (égoïsme), c'est-à-dire contre sa volonté (comme la façon dont le « travail » est défini dans la pensée kabbalistique). À la fin des deux chemins, l’humanité s’unit totalement en un seul (c’est-à-dire qu'elle se communie, d’où l’état final est appelé « communisme ») et est remplie de bonheur. IV. Implications et conclusions : La convergence du « capital » dans les œuvres de Marx et de « l’égoïsme » dans la pensée kabbalistique met en lumière des liens profonds entre des idéologies qui, à première vue, semblent lointaines. Les deux concepts mettent en évidence la nature implacable de certaines forces : la poussée d’accumulation du capital et la poursuite de désirs égoïstes par l’égoïsme. Ils reconnaissent tous deux l’aliénation et la déconnexion que ces forces peuvent engendrer chez les individus. De plus, les deux idéologies offrent des voies de transformation et de libération, que ce soit à travers une révolution socio-économique comme l’envisage Marx ou à travers un voyage spirituel comme le prône la pensée kabbalistique. Ces voies nécessitent une confrontation avec la force dominante – le capital ou l’égoïsme – dans la poursuite d’une existence plus juste et spirituellement épanouissante. Essentiellement, les parallèles entre « capital » et « égoïsme » nous rappellent que des idées profondes peuvent transcender les frontières disciplinaires. Même si la critique du capitalisme par Marx et les enseignements du rabbin Ashlag sur l’égoïsme peuvent aborder des domaines différents, ils convergent dans leur reconnaissance de l’impact profond des forces implacables dictées par l’ego sur les individus et les sociétés. Cette intersection nous invite à explorer ces idéologies en tandem, enrichissant notre compréhension des deux et favorisant une appréciation plus profonde de l'interaction entre les structures socio-économiques et la croissance spirituelle. Et, par conséquent, nous réalisons à quel point les objectifs du communisme sont enracinés dans la pensée spirituelle, où il s’agit de changer notre propre perception, notre pensée et notre nature, pour le plus grand bien.
Written by © Savalleh, 2023
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